Lettre de veille économique agricole – Novembre 2018

Comme chaque année, nos experts vous proposent un bilan et dressent les perspectives possibles sur les différents marchés. Nous vous invitons à lire cette nouvelle lettre de veille économique qui aborde tant des productions animales (lait, lait bio, viande bovine, caprins, porcs, volaille) que des productions végétales (céréales, betteraves, pommes de terre, viticulture, pommes, tomates).

édito
Les marchés mondiaux tendus favorisent les échanges de produits à haute valeur ajoutée par Pierre-Gérard Pouteau

 

Le contexte des échanges mondiaux s’assombrit un peu plus chaque jour. Au sein de l’Europe, le Brexit va rendre plus difficiles les exportations vers le Royaume-Uni. Le renforcement des taxes entre les USA et la Chine, puis vers l’Europe, bouleverse également le commerce international. L’OMC jouait jusqu’alors un rôle de « cadre » en fixant des règles, mais aussi de « gendarme » en gérant les différends commerciaux entre l’ensemble des pays signataires des accords. L’arrivée de Donald Trump à la tête du plus grand marché du monde et la montée des tensions diplomatiques font voler en éclat toutes ces démarches multilatérales au profit d’accords bilatéraux à redéfinir.

La France reste au premier rang européen pour son agriculture, devant l’Allemagne et l’Italie. L’industrie agroalimentaire demeure un pilier de notre économie. L’agriculture française est très dépendante des marchés exports. Mais si l’excédent commercial agricole et agroalimentaire s’élève à 5,7 milliards d’euros en 2017, il baisse depuis 2015 où il a atteint 9,4 milliards. Cette décroissance est liée à la réduction des volumes exportés et surtout au cycle baissier des prix des matières premières agricoles ces dernières années. Le développement des exportations en volume, lié à la croissance de la population mondiale et notamment chinoise, n’est pas l’eldorado attendu.

Le relâchement du gendarme multilatéral, engendre également un risque commercial plus important. Il est à prendre en compte en tant qu’élément de coût additionnel, qu’il s’agira de couvrir. C’est un facteur qui conduit à se positionner sur des débouchés exports à meilleur potentiel de marge.

La bonne nouvelle c’est que d’une part, l’Union Européenne reste un grand marché régulé, et que d’autre part, les pays tiers ont une approche plus que jamais segmentée de leurs importations. La France conserve une forte notoriété associée à des produits de qualité et a de nombreux atouts à faire valoir. Elle est leader dans de nombreux secteurs (vin et spiritueux, produits laitiers, semences, légumes transformés, etc.). Les pays importateurs reconnaissent l’image « France ». La réussite économique viendra davantage de la vente de produit à valeur ajoutée que de matières premières non différenciées. Des opportunités existent pour les entreprises, voire les secteurs, qui adapteront leurs produits à la demande mondiale.

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